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Les changements prévus à l’AMT au Canada toucheraient environ 26 000 personnes, en particulier celles qui vendent une propriété ou qui bénéficient de déductions importantes ou d’un revenu supplémentaire.

Si vous avez un revenu élevé ou envisagez de vendre une entreprise, vous et votre fiscaliste devriez commencer à penser à 2024. C’est à ce moment-là que les modifications proposées à l’impôt minimum de remplacement des particuliers (AMT) devraient entrer en vigueur.
Tout d’abord, un peu de contexte : le programme électoral du gouvernement fédéral de 2021 s’est engagé à créer une règle d’impôt minimum afin que les Canadiens se trouvant dans la tranche d’imposition la plus élevée « paient au moins 15 pour cent chaque année… supprimant leur capacité de ne payer artificiellement aucun impôt grâce à un recours excessif aux déductions et crédits. » Il faut dire que la plupart des personnes à revenu élevé qui paient un impôt fédéral réduit ne le font pas « artificiellement ». Ils appliquent les dispositions fiscales standards et bien établies en vertu de la législation fiscale canadienne. Néanmoins, le budget fédéral de 2023 a donné suite à cette promesse électorale en annonçant d’importantes réformes de l’impôt minimum de remplacement (IMR) pour les particuliers, qui doivent s’appliquer à compter du 1er janvier 2024. LIMR expliqué L’IMR est un calcul parallèle de l’impôt sur le revenu, introduit pour la première fois en 1986, qui limite certaines déductions, exemptions et crédits qui s’appliqueraient autrement en vertu des règles fiscales normales. vous devez calculer votre impôt à payer de deux manières : selon les règles ordinaires de l’impôt sur le revenu et selon la méthode de l’AMT Vous devrez alors payer le plus élevé des deux montants.
Cette refonte de l’AMT est la réponse du gouvernement aux préoccupations selon lesquelles certains des plus hauts revenus du Canada paient encore relativement peu d’impôt en pourcentage de leur revenuÊtes-vous soumis à l’impôt minimum alternatif ?Bien que la plupart des Canadiens ne soient pas concernés, vous devez vous préparer à cette taxe si vous avez un revenu élevé et bénéficiez de déductions ou de crédits d’impôt, ou si vous prévoyez de réaliser une plus-value importante sur la vente d’un bien ou d’une entreprise.  

Plus de 99 pour cent de l’AMT payée par les contribuables individuels proviendrait de ceux qui gagnent plus de 300 000 $ par an, et environ 80 pour cent proviendrait de ceux qui gagnent plus d’un million de dollars par an.

 

Le gouvernement a déclaré qu’environ 70 000 Canadiens payaient l’AMT selon les anciennes règles. Selon un récent rapport du Directeur parlementaire du budget, environ 26 000 personnes seraient assujetties à l’AMT en 2024, et ce nombre augmentera progressivement. Les changements proposés devraient générer des revenus estimés à 2,62 milliards de dollars sur cinq ans.

Selon le budget fédéral, plus de 99 % de l’AMT payé par les contribuables individuels proviendrait de ceux qui gagnent plus de 300 000 dollars par an, et environ 80 % de ceux qui gagnent plus d’un million de dollars par an. La bonne nouvelle est que l’exonération de base de l’AMT, qui représente actuellement 40 000 $ de revenu annuel, passera à environ 173 000 $ en 2024. Ce changement exclura un nombre relativement important de contribuables et sera particulièrement utile aux contribuables à faible revenu. qui rencontrent parfois des problèmes avec l’AMT en raison d’événements ponctuels, comme la vente de leur petite entreprise ou de leur ferme. En termes de revenus, l’AMT révisée devrait permettre de récolter environ 750 millions de dollars par an en fonds fédéraux supplémentaires. Pour mettre ce chiffre en perspective, cela représente environ un tiers des recettes que le gouvernement estimait pouvoir dégager lorsqu’il a relevé la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu des personnes physiques à 33 % (au lieu de 29 %) en 2015.

Qu’est-ce qui change en 2024 ?Les contribuables concernés pourront constater quelques changements notables, notamment

  • Un taux d’imposition plus élevé : Les règles actuelles de l’AMT appliquent un taux d’imposition forfaitaire de 15 pour cent. Pour 2024, le taux de l’AMT passera à 20,5 pour cent.
  • Modifications apportées aux gains en capital : L’un des changements les plus importants apportés à l’AMT révisée concerne les gains en capital. Cent pour cent des gains en capital seront généralement inclus dans l’assiette de l’AMT, ce qui aura pour effet d’augmenter le taux d’imposition fédéral maximal applicable aux gains en capital de 16,5 pour cent à 20,5 pour cent. Selon les circonstances, cela pourrait équivaloir à augmenter le taux d’inclusion des gains en capital à 62 pour cent – ​​mais sans protéger les gains précédemment accumulés du taux d’imposition effectif plus élevé résultant de ces changements.
  • Modifications apportées aux dons de bienfaisance : L’avantage fiscal lié aux dons de bienfaisance pourrait être affecté négativement par le régime révisé de l’AMT. Seule la moitié du crédit d’impôt pour dons de bienfaisance sera accordée aux fins de l’AMT. En outre, le coût du don de titres cotés en bourse pourrait augmenter considérablement. Trente pour cent des gains en capital autrement exonérés en vertu des règles fiscales habituelles seront ajoutés à l’assiette de l’AMT.
  • Options d’achat d’actions des employés : 100 pour cent des avantages découlant des options d’achat d’actions des employés seront désormais généralement inclus dans le revenu en vertu de l’AMT.
  • Limiter certaines déductions à 50 pour cent : Seulement 50 pour cent des frais d’intérêt et des reports de pertes peuvent être déduits en vertu de l’AMT révisée. Permettre que seulement la moitié des pertes reportées soient appliquées à 100 pour cent des revenus ou des gains de l’année en cours peut créer une obligation fiscale sur les « revenus fantômes ». En d’autres termes, l’impôt peut être payé sur un gain financier qui n’a pas réellement été réalisé.
L’impact réel de l’AMT dépend de la situation particulière du contribuable. Par exemple, Jane, une résidente de l’Ontario dont le revenu annuel s’élève à 1 million de dollars, souhaite faire un don important de ses actions cotées en bourse à un organisme de bienfaisance enregistré. Le maximum qu’elle serait autorisée à donner – et à déduire au titre du crédit d’impôt pour dons de bienfaisance cette année-là – est de 750 000 $ (ou 75 pour cent de son revenu). Dans le cas de Jane, elle pourrait faire face à une facture d’AMT de plus de 50 000 $ si le capital le gain sur les actions cotées en bourse représente la majeure partie ou la totalité de la valeur totale des actions données. L’AMT peut ou non être recouvrable au cours des années ultérieures. Toutefois, si le gain en capital sur ces actions est modeste, même l’impact combiné de l’ajout de 30 pour cent du gain en capital au revenu et de l’octroi d’un crédit pour seulement la moitié des dons de bienfaisance n’entraînerait pas une responsabilité majeure de l’AMTUn projet de loi sur l’AMT a été publié pour commentaires début août, et un projet de loi officiel devrait être présenté au Parlement cet automne. Certains aspects des réformes proposées pourraient changer d’ici là ; il est cependant important de préparer soigneusement 2024. Discutez avec un conseiller fiscal de l’impact potentiel de l’AMT sur votre situation fiscale personnelle, surtout si vous gagnez un revenu élevé ou si vous êtes propriétaire d’une entreprise et prévoyez vendre dans un avenir rapproché. Les changements pourraient également être un facteur lorsque vous faites un don de bienfaisance important ou si vous avez des déductions ou des dépenses importantes. Si vous êtes assujetti à l’AMT, un fiscaliste qualifié peut effectuer les calculs nécessaires et discuter des stratégies de planification qui s’offrent à vous. Lorne Shillinger est associé et leader national en fiscalité, KPMG Family Office, et Brian Ernewein est conseiller principal, Centre national de fiscalité, KPMG au Canada.

impôt sur le revenu AMT Canada
Lorne Shillinger, à gauche, et Brian Ernewein de KPMG Canada

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