Le nombre de family offices pourrait augmenter de 75 % dans le monde. Les experts estiment qu’une tendance similaire se développe au Canada
Helen Burnett-Nichols – Offices familiaux canadiens
Les family offices vont exploser au cours de la décennie : Enquête de Deloitte
Le nombre de family offices pourrait augmenter de 75 % dans le monde. Les experts voient une tendance similaire se développer au Canada À mesure que les family offices se développent, il faut s’attendre à ce que la demande de services professionnels augmente avec eux. Selon une étude mondiale publiée la semaine dernière, le nombre de family offices dans le monde a considérablement augmenté depuis 2019 et devrait encore grimper en flèche au cours des six prochaines années, entraînant une demande de sophistication et de gestion professionnelle accrues. Alors que l’on estimait à 6 130 le nombre de single-family offices dans le monde en 2019, le dernier rapport de la série Family Office Insights Series – Global Edition de Deloitte Private prévoit que ce nombre passera à 9 030 à l’échelle mondiale d’ici 2025 et à 10 720 d’ici 2030, soit une croissance de 75 % en un peu plus d’une décennie. Une grande partie de cette croissance se produira en Amérique du Nord, où le nombre de single-family offices devrait connaître une expansion significative, passant de 2 210 en 2019 à 4 190 en 2030, soit une augmentation de 90 %. Le rapport a interrogé 354 single-family offices, dont les actifs sous gestion s’élèvent en moyenne à 2 milliards de dollars, dans le monde entier. Il prévoit une augmentation spectaculaire du patrimoine familial au cours des prochaines années. En Amérique du Nord en particulier, la richesse totale estimée des familles disposant d’un family office a plus que doublé depuis 2019, pour atteindre 2,4 billions de dollars. D’ici 2030, il devrait augmenter de 71 %, pour atteindre 4 000 milliards de dollars. (Le rapport ne fournit pas de chiffres individuels pour le Canada.)
Carolyn Cole, fondatrice et PDG de Cole & Associates, une société qui conseille sur la stratégie et la conception des family offices à Vancouver et à Toronto, déclare qu’il est important de noter que les family offices peuvent être mesurés différemment aux États-Unis et au Canada. Au Canada, par exemple, de nombreuses structures patrimoniales contrôlées par des familles ne se définiraient pas comme des family offices.
D’une manière générale, cependant, elle constate qu’une tendance similaire à la croissance se développe au Canada. « Le maintien de la richesse est le fondement des family offices », explique Mme Cole. « À mesure que l’Amérique du Nord s’intéressera à la richesse multigénérationnelle, qu’elle se concentrera moins sur la vente d’entreprises ou les introductions en bourse et qu’elle conservera davantage d’actifs au sein de la famille, vous verrez la valeur nette continuer d’augmenter. Le désir de professionnaliser La popularité croissante des family offices a été stimulée par des facteurs tels que l’augmentation de la concentration des richesses, le transfert de richesses entre générations et la vigueur des marchés du capital-investissement et des fusions-acquisitions. La prévalence de nouvelles richesses dans le monde entier est également à l’origine de la nécessité de créer des structures de family office. Selon le rapport Deloitte, un peu moins de 70 % de tous les family offices ont été créés après le millénaire, et quatre offices sur dix sont au service des familles de la première génération. Seul un family office sur dix représente une famille de quatre générations ou plus. À mesure que le secteur se développe, les familles expriment le souhait de se professionnaliser davantage. Selon le rapport, environ la moitié des family offices nord-américains sont actuellement dirigés par des membres de la famille, mais l’équilibre devrait changer. Après la succession, la proportion de professionnels n’appartenant pas à la famille et dirigeant des family offices devrait atteindre 73 %.
Outre la gestion de trois entreprises liées aux family offices, Carolyn Cole conseille des familles et des professionnels dans tout le Canada.
Comme l’explique Mme Cole, on comprend de mieux en mieux au Canada que les générations montantes n’ont pas besoin d’être propriétaires-exploitants ou d’avoir un rôle actif dans les entreprises pour être de bons actionnaires et de bons gestionnaires du patrimoine familial. « En prenant conscience qu’il est possible d’embaucher des personnes et de leur demander des comptes, les familles seront beaucoup plus nombreuses à professionnaliser leurs bureaux et à permettre à leurs héritiers de travailler dans le domaine de leur choix, tout en conservant la gouvernance du patrimoine familial », ajoute-t-elle. Un rôle de leadership plus important Le rapport met également en évidence une évolution démographique croissante, les femmes assumant des rôles de leadership plus importants au sein des entreprises familiales – et pouvant être plus susceptibles que les hommes de faire appel à un family office pour la gestion de leur patrimoine, à périmètre constant. Alors que les femmes représentent 10 % de tous les détenteurs de patrimoine supérieur à 100 millions de dollars américains, elles sont à la tête de 15 % des family offices dans le monde, selon l’étude de Deloitte. En Amérique du Nord, les femmes sont à la tête de 12 % des family offices, soit un peu moins que l’Asie-Pacifique (18 %) et l’Europe (20 %). Au Canada, Mme Cole indique qu’il y a eu une augmentation significative et rapide du nombre de femmes établissant, dirigeant et gérant des family offices au cours des dernières années, une tendance qui, selon elle, devrait se poursuivre. Cindy Radu prône une « véritable collaboration » dans un secteur des family offices en pleine expansion. « Je pense que d’ici dix ans, nous serons plus proches de l’Asie-Pacifique et plus proches de l’Europe », ajoute-t-elle. Selon le rapport, les family offices seront de plus en plus sophistiqués et chercheront à élargir leur champ d’action. Pas moins de trois quarts des personnes interrogées s’attendent à ce que le nombre de family offices augmente à l’avenir dans le monde entier. Plus des deux tiers des family offices s’attendent également à ce que l’institutionnalisation et la gestion professionnelle prennent de l’ampleur, tandis que la moitié des personnes interrogées s’attendent à une plus grande diversification des classes d’actifs et des portefeuilles d’investissement géographiques.
Les autres tendances attendues par les personnes interrogées sont les suivantes
– Les family offices deviennent de plus en plus des structures indépendantes, séparées des activités opérationnelles des familles. – Élargissement de l’offre de services. – L’adoption plus généralisée de la technologie numérique basée sur les opérations. – Une transition vers des investissements et des opérations durables. Source de l’article : Article original