En ce 4 juillet, j’ai pensé partager quelques réflexions sur un sujet qui a capté l’attention de nombreuses personnes ces derniers temps : la viabilité et l’appétit pour l’investissement aux États-Unis. Il s’agit d’une question fascinante et importante, alors plongeons dans le vif du sujet.
Personne ne conteste le fait que, depuis la crise financière mondiale, les placements américains ont inscrit un rendement largement supérieur à celui de leurs homologues des marchés développés mondiaux (de 400 à 600 points de base par année, selon le risque de change, l’échéancier, etc.). Reste à savoir si cette tendance va durer et s’il vaut la peine de rester investi aux États-Unis, malgré ce que l’on entend dans les journaux ou lors de rassemblements avec nos proches. Sans entrer dans le jargon trop technique, examinons quelques idées plus générales qui nous aideront à nous remettre en contexte et, éventuellement, à définir une stratégie.
Il convient de comprendre que le rendement supérieur des placements en actions aux États-Unis n’est pas le fruit du hasard. Voici quelques raisons qui expliquent cette surperformance :
1) Le consommateur américain représente 34 % de la consommation mondiale, bien qu’il ne génère que 25 % du PIB mondial et ne représente que 4,5 % de la population mondiale. Cette économie fortement axée sur la consommation crée un marché national résilient et constitue une base solide sur laquelle les entreprises américaines peuvent s’appuyer. L’économie américaine est également plus dynamique qu’elle ne l’a jamais été, les services représentant près de 70 % de la consommation totale, ce qui la rend beaucoup moins sensible aux cycles économiques traditionnels.
2) Les entreprises américaines sont les plus grandes, les plus rentables et les plus diversifiées qui aient jamais existé. Amazon est un bon exemple : un leader mondial du commerce électronique, de l’infonuagique, de la publicité et de la diffusion de continu, l’entreprise dispose de 95 milliards de dollars de liquidités. Il n’est donc pas étonnant que cette action, comme nombre d’autres, suscite l’intérêt du monde entier.
3) Les marchés de capitaux américains sont les plus fiables et les plus liquides du monde. Cela se traduit par un flux constant de capitaux mondiaux qui se déversent sur les marchés américains des actions et des obligations. Les investisseurs institutionnels et publics n’ont pas à se soucier de trouver un acheteur pour de grandes quantités de bons du Trésor américain, d’actions cotées en bourse et même de placements privés. Tant qu’une alternative viable au dollar américain n’émerge pas (et rien ne s’en rapproche pour l’instant), il est difficile de voir cette tendance s’inverser de manière significative.
4) Le reste du monde ne possède tout simplement pas les caractéristiques attrayantes du marché américain. La plupart des pays développés ont des données démographiques désastreuses, accusent un retard considérable en matière d’innovation et de productivité ou se trouvent à une ou deux frontières d’États hostiles et autocratiques. Même si les États-Unis ont des défis à relever, en termes relatifs, en tant que marché d’investissement, ils constituent une classe à part.
On peut certainement soutenir que tout cela pourrait changer. Le programme du président Trump démontre clairement que certains aspects du statu quo macroéconomique et géopolitique mondial ne profitent plus à l’ensemble de la population américaine comme c’était le cas dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Cela a entraîné un début de deuxième mandat très tumultueux et c’est la principale raison pour laquelle tout ceci fait toujours l’objet de discussions. Toutefois, avant d’aller plus loin, je vous invite à faire preuve de prudence avant de blâmer Donald Trump.
Les points suivants sont des considérations importantes et sont objectivement bipartisanes :
1) Les États-Unis ne veulent plus être (ou n’ont plus besoin d’être) responsables de la défense de l’Ouest. Depuis qu’ils sont devenus des exportateurs nets d’énergie, ils n’y a plus d’intérêt à ce que des destroyers américains patrouillent les voies maritimes et des forces terrestres soient dispersées dans le monde entier. C’est coûteux et politiquement impopulaire, ce qui a déjà eu pour conséquence que les nations alliées (en particulier en Europe) ont fait preuve d’une responsabilité et d’un investissement accrus dans leur propre défense.
2) Le monde ne peut pas se fier éternellement sur les États-Unis pour être le consommateur de dernier recours. Il a été beaucoup trop facile pour les producteurs étrangers de verser des produits bon marché à devise faible sur le marché américain, créant ainsi un déficit commercial massif qui a alimenté le discours sur les droits de douane. Bien qu’il ne soit pas dans l’intérêt de l’Amérique de produire des espadrilles et des fours grille-pain sur son territoire, les exportateurs étrangers devront faire plus attention à quels produits auront un accès illimité à la plus grande base de consommateurs au monde.
3) Le fait d’être la monnaie de réserve et le banquier du monde entier peut seulement porter le pays si loin. L’envolée du dollar a contribué à l’avènement de ce dernier demi-siècle d’exceptionnalisme américain à bien des égards, mais elle a également entraîné l’érosion de la base manufacturière. Les emplois de cols bleus qui étaient emblématiques des années 50 et 60 ne sont tout simplement plus viables parce que les produits américains sont devenus beaucoup trop coûteux, en grande partie à cause d’un dollar si fort et de coûts de main-d’œuvre plus élevés que dans d’autres pays comme l’Inde et la Chine.
3) Il s’agit d’une question complexe et nuancée qui nécessite d’être étudiée et réfléchie en tenant compte de multiples perspectives et de bien d’autres facteurs que ceux que j’ai abordés. Comme pour toutes les décisions d’investissement, il s’agit de gérer les risques et d’assurer une diversification suffisante pour ne pas être pénalisé si l’on a tort, quelle que soit notre opinion.
Ceci étant dit, je suppose que je pourrais résumer ma position sur les placements américains tel que suit : je ne miserais pas tout sur eux, mais je ne parierais certainement pas contre eux de manière significative.
Je vous souhaite un excellent début d’été et je reste à votre disposition à tout moment pour en discuter plus en détail.
par ROBERTO LAMORTE – Associé / Associate
■ Conseiller en sécurité financière auprès de 9447-0341 Québec Inc.
■ Représentant en épargne collective avec Investia Services Financiers inc.
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